QUAND LES CHOSES DEVIENNENT SOMBRES DANS LE COACHING…

Les personnes qui ont des niveaux élevés dans la triade noire accèdent souvent à des postes de direction et trouvent ainsi également leur place dans le coaching. Quel impact cela a-t-il sur les coachs et sur le succès du coaching lorsque les clients affichent des tendances narcissiques, machiavéliques et/ou psychopathes ?

Comment les coachs peuvent-ils gérer des situations aussi difficiles ?

La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi ils font appel au coaching.

Cela pourrait s’expliquer notamment par le fait que les managers ou les soi-disant « candidats à problèmes » bénéficient d’un coaching (Diller, Passmore et al., 2020).

Dans une étude (Diller, Frey & Jonas, 2020) portant sur des clients présentant des niveaux élevés de triade noire, selon les coachs interrogés, ils venaient principalement en raison de difficultés avec les autres, de réorientation professionnelle et de problèmes de communication ou de leadership. De plus, les personnes ayant des niveaux élevés de la triade noire peuvent être motivées à poursuivre le coaching par leur désir d’admiration ou de pouvoir.

Dans le cadre de l’étude mentionnée, il a également été demandé aux coachs comment ces clients se comportaient pendant le coaching.

Les coachs décrivent souvent les clients narcissiques comme étant égocentriques, se considérant comme des victimes et peu disposés à changer. Quelques exemples de citations : « Il ne sait pas pourquoi il a besoin de coaching, c’est la faute des autres et il est parfait. » / « Elle pensait que les autres lui demandaient de faire l’impossible. » / « Il était content de parler, mais voulait ne rien faire. »

Chez les clients à forte tendance machiavélique, les coachs rapportaient souvent stratégie et manipulation : « Lors des séances de coaching, j’avais l’impression que le client essayait de me manipuler pour obtenir ce qu’il voulait. »

Les clients à forte tendance psychopathe étaient perçus de façon impulsifs et froids : « Lors de mes séances de coaching, j’ai ressenti le client comme étant froid et sans tact. » Ces clients n’ont pas l’air faciles, c’était donc passionnant de découvrir auprès des coachs comment ils s’en sortaient avec les clients qu’ils décrivaient.

Que peuvent faire les coachs ?

D’une part, il est important de reconnaître vos propres sentiments en tant que coach. Les éventuels moments critiques ne doivent donc pas être traités comme des tabous. Vous devriez vous en occuper. Par conséquent, en tant que coach, votre propre réflexion personnelle est un outil tout aussi important que de soutenir celle du client. Une méthode d’autoréflexion est la supervision en tant que soutien professionnel formel pour améliorer les méthodes de travail et la qualité du coaching. La supervision est particulièrement utile dans les situations émotionnellement difficiles pour comprendre ces pensées et émotions. Graßmann, Diller et Jonas (2020) ont également montré dans leur étude que la supervision aide les coachs à ressentir moins d’effets négatifs lors de séances de coaching difficiles.

Source : Dr Sandra Julia Diller Extrait de son article paru dans le Coaching-Magazin in der Ausgabe 2 | 2021 (traduction de l’Allemand en Français : Frank Stell)

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