Mais pourquoi ça peine d’être appliqué ce que la science enseigne depuis fort longtemps ?
Peut-être on n’ose pas à s’attaquer à un tabou, qui est à la source du problème :
Parmi les dirigeants trois caractéristiques sont très présents :
« 1. Le narcissisme
Le narcissisme se caractérise par une image de soi très sensible et une intense quête d’admiration. Les personnes présentant cette caractéristique peuvent être très charismatiques et gagnantes, mais surestiment souvent leurs capacités et ont du mal à gérer les critiques.
2. Le machiavélisme
Le machiavélisme se caractérise par une quête stratégique du pouvoir. Cela signifie que les personnes présentant cette caractéristique sont souvent intéressées par le pouvoir et le poursuivent de manière très stratégique.
3. La psychopathie
La psychopathie, se caractérise par la poursuite du risque et la tendance à agir de manière impulsive. Les personnes présentant cette caractéristique peuvent être très froides et impitoyables.
En plus de ces définitions distinctes, les trois traits de personnalité ont un tronc commun : la recherche de son propre avantage et de faibles valeurs d’empathie, d’amabilité et d’éthique. Les personnes se caractérisent particulièrement par un comportement contraire à l’éthique, immoral et égoïste. Ce noyau se reflète également dans la forte corrélation entre les trois, même s’il s’agit de trois traits de personnalité différents (Schiemann & Jonas, 2020).
Ces personnes se retrouvent particulièrement dans le leadership : grâce à leur talent à se présenter de manière avantageuse et à bien analyser et manipuler les autres, elles accèdent parfois même à des postes de pouvoir très élevés.
Ces personnes aspirent également au pouvoir – que ce soit pour
être admirées (narcissisme), pour le pouvoir lui-même (machiavélisme) ou par désir de prendre des risques (psychopathie).
En fonction du pouvoir que possède la personne dans l’entreprise, c’est-à-dire du niveau de direction, cela peut avoir des conséquences considérables :
• intimidation,
• vengeance,
• comportement agressif,
• prise de risques
entraînant des pertes élevées pour l’entreprise, fausse déclaration sur les résultats, manipulation, jeux de pouvoir et bien plus encore.
En résumé, ces individus cultivent un comportement contraire à l’éthique et contre-productif au sein de l’entreprise avec de graves conséquences (Schiemann & Jonas, 2020). Par exemple, un patron avec ce caractéristiques entraîne un épuisement émotionnel, une humeur négative et un faible engagement au travail au sein de l’équipe – combinés à une impuissance quant à la manière de réagir (Volmer et al., 2017). Pris à titre d’exemple, les trois caractéristiques sont également individuellement très négatives pour l’environnement organisationnel : les managers narcissiques ont un effet négatif sur la performance d’une organisation (Chatterjee & Hambrick, 2007), les managers machiavéliques conduisent à des comportements interpersonnels contre-productifs sur le lieu de travail (Wisse & Sleebos, 2016) et les leaders psychopathes sont moins efficaces (Landay et al., 2019).
Source : Dr Sandra Julia Diller Extrait de son article paru dans le Coaching-Magazin in der Ausgabe 2 | 2021 (traduction de l’Allemand en Français : Frank Stell)